Depuis une quinzaine d’années, le label « entreprise du patrimoine vivant » permet de distinguer des entreprises au savoir-faire unique. Encore trop peu présentes, bien des entreprises normandes pourraient prétendre à cette prestigieuse distinction, tout comme les sept adhérents d’I Am Normand qui en bénéficient déjà.
Valoriser les entreprises françaises aux savoir-faire artisanaux et industriels d’excellence. Tel est l’objectif du label « entreprise du patrimoine vivant » créé en 2005. Cette marque de reconnaissance de l’État a su s’imposer dans le paysage économique français et notre territoire compte désormais 1380 entreprises bénéficiant du label EPV. En majorité de petite taille, elles détiennent un savoir-faire unique, souvent ancestral. Ainsi, 60 % comptent moins de 20 salariés, 24 % ont été créées avant 1900 et 22 % entre 1900 et 1950. Au total, elles représentent plus de 64000 emplois et un chiffre d’affaires annuel cumulé de plus de 14,5 milliards d’euros.
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Des critères de sélection très précis
Pour accéder à ce précieux label, les entreprises doivent détenir « un patrimoine économique, composé en particulier d’un savoir-faire rare, renommé ou ancestral, reposant sur la maîtrise de techniques traditionnelles ou de haute technicité et circonscrit à un territoire ». Dans la pratique, elles doivent réunir différentes conditions. La première est de détenir un patrimoine économique spécifique : équipements ou documentations techniques rares, droits de propriété intellectuelle, réseau de clientèle spécifique ou encore marchés remarquables. Second impératif, afficher un « savoir-faire rare, notoire et indiscutable, exclusif ou partagé avec un nombre très limité d’entreprises ». Il s’agit, par exemple, d’un savoir-faire ne pouvant être transmis que par l’entreprise elle-même ou encore de la présence de salariés dont le savoir-faire nécessite une formation très longue. Enfin, les entreprises doivent être renommées pour la dimension culturelle de leurs prestations ou de leur localisation, leur contribution à l’évolution technologique de leur activité et au maintien du métier en France. L’appréciation et l’interprétation de ces critères d’obtention relève d’une Commission nationale indépendante dont le secrétariat est assuré par l’Institut Supérieur des Métiers (ISM).
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Notoriété et appui au développement économique
Outre la reconnaissance de l’excellence de leur savoir-faire en France, mais aussi à l’international, les entreprises du patrimoine vivant bénéficient d’un crédit d’impôt de 15 % sur les dépenses engagées pour des créations réalisées en petite série. De plus, elles apparaissent sur de multiples supports de communication : site internet dédié, réseaux sociaux, outils de PLV pour les salons, ou encore actions presse à l’occasion d’événements médiatiques. Enfin, elles bénéficient d’un appui non négligeable en matière de développement économique en France et à l’international, sachant que plus de 80 % des entreprises labellisées réalisent une partie de leur chiffre d’affaires hors de nos frontières.
- Aide au financement par la SIAGI et Bpifrance.
- Soutien à l’export en liaison avec la Team France Export (Business France, CCI France International, les Douanes, etc.).
- Présence collective sur des salons
- Appuis individualisés en lien avec les organismes consulaires et professionnels
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Une faible représentation normande
Pour les entreprises soucieuses de voir valoriser leur savoir-faire unique, le label EPV est donc source d’une réelle reconnaissance d’une histoire et d’un patrimoine parfois séculaires ainsi que de capacités d’innovation et de savoir-faire rares qui ont contribué à asseoir leur notoriété dans le tissu entrepreneurial français. Pourtant, la Normandie, riche de ce type de sociétés, ne compte finalement que peu d’entreprises du patrimoine vivant. Elles ne sont en effet que 55 à avoir obtenu cette marque de reconnaissance (7 dans l’Orne, 7 dans l’Eure, 11 dans le Calvados, 15 en Seine-Maritime et 17 dans la Manche), dont 7 membres du réseau I Am Normand : la Charcuterie Jacquy Leduc, Fauvel - Normandy Ceramics, Tricots Saint James, Mauviel 1830, Coopérative Isigny Sainte-Mère, Manufacture Cluizel, Le Véritable Cherbourg.
Un phénomène qui s’explique pour partie par le faible nombre de candidatures puisque de 2006 à 2019 elles se sont limitées à 202 pour la Normandie alors que ce chiffre était de 1069 pour l’Ile-de-France, 799 pour Auvergne Rhône-Alpes, 567 pour la Nouvelle Aquitaine ou encore 492 pour les Pays de la Loire. Pourtant, il ne fait pas de doute que bien des PME normandes pourraient prétendre au label EPV. À elles de faire reconnaître l’excellence du savoir-faire normand et du « made in Normandie » !
Sylvie Mignard, journaliste et rédactrice
Les EPV à l'honneur
En janvier 2020, l'Elysée invitait les entreprises aux savoir-faire d'excellence à présenter au public leurs produits fabriqués en France. Sur les 5 départements normands, 3 entreprises présentes étaient labellisées EPV : Jeanette 1850, Maison Berger et Le Véritable Cherbourg.