Forte de nombreux vergers, la Normandie est évidemment une terre où le cidre est un produit apprécié. Cependant, la consommation ne cesse de régresser, les jeunes générations étant plus éprises de bière que de cette boisson traditionnelle. Pour autant, le cidre conserve ses adeptes !
À la Chandeleur ou pour l’Épiphanie, une bonne moque ou bolée de cidre est de rigueur. Tout comme cette boisson typiquement normande occupe une large place au rayon boissons des crêperies normandes ou bretonnes. Mais en dehors de cette consommation traditionnelle, le cidre ne cesse de perdre du terrain au grand dam des producteurs sachant que la production résulte à 80 % de coopératives agricoles, le reste se partageant entre producteurs fermiers et artisans.
-
Une consommation sur le déclin
Cela a encore été le cas en 2018, avec un recul des ventes sur le marché français de 5,8 % en valeur et de 4,2 % en valeur pour s’établir à 49 millions de litres pour un chiffre d’affaires de 126,4 millions d’euros selon une étude FranceAgriMer. Un constat de recul qui se répète depuis plusieurs années même si l’épiphanie 2019 a permis d’enregistrer un certain redressement avec une progression de 3,1 % en volume et de 4,5 % en valeur. Il est vrai que, en dépit des efforts des fabricants, le cidre garde une image vieillotte. D’ailleurs, les plus de 50 ans représentent près de 7 consommateurs sur 10 (33,4 % pour les 50 – 64 ans et 35,5 % pour les plus de 65 ans). Pourtant, parallèlement à ce lent déclin, l’image du cidre évolue avec la valorisation de cidres haut de gamme ou des AOP. Certains chefs s’y intéressent, tel Thierry Marx qui affiche son goût pour le mariage des mets avec du cidre sur le site internet d’Unicid, l’Union Nationale Interprofessionnelle Cidricole. Et désormais, certains sommeliers connaissent la palette gustative des cidres sur le bout de la langue.
-
Un produit totalement naturel
Cette boisson fraîche, légère et pétillante a en effet bien des atouts sous ses bulles. À condition de ne pas le confondre avec le « cider » en vogue dans les pays anglo-saxons, sachant que les plus gros marchés mondiaux du « cidre » se trouvent au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Australie. De fait, le « cider » comporte 1/3 de pommes au minimum auquel on ajoute du sirop de glucose. On est loin du cidre traditionnel de Bretagne et de Normandie. De fait, pour fabriquer une bouteille de cidre à la française, un bon kilo de pommes et un savoir-faire ancestral suffisent. La fermentation se fait naturellement, sans adjuvants d’aucune sorte. Les différences de goût trouvent leur secret dans les chaix, bien sûr, chaque maître de cave étant libre de ses assemblages, mais aussi dans les pommes. Si la France est le premier verger de pommes à cidre d’Europe, avec pas moins de 9000 hectares cultivés, les pommes produites peuvent être très différentes, douces ou acidulées, sucrées ou légèrement amères, etc. De plus, la durée de fermentation déterminera le type de cidre obtenu. L’affinage durera de un à 6 mois selon que l’on souhaite obtenir du cidre doux ; demi-sec ou brut.
Sylvie Mignard, rédactrice et journaliste.
Crédit photo : Cidrerie de la Brique
Le cidre s’expose dans tous ses états du 13 au 15 février
Promouvoir l’excellence de la filière cidricole française, tel est l’objectif des organisateurs de CidrExpo, le 1er salon international des cidres en France. Il accueillera une centaine d’exposants, venus de tous les pays, et permettra des échanges entre les différents acteurs de la filière. Il sera aussi l’occasion, pour les professionnels comme pour le grand public de découvrir ou redécouvrir les traditionnels cidres fermiers ou d’appellation, cidres de marques, cidres artisanaux, mais aussi le cidre pression, le cidre gastronomique, le cidre aromatisé, etc.
Cidrexpo
Parc des Expositions | rue Joseph Philippon | Caen
Horaires | 10 h à 19 h
13, 14 février réservés aux professionnels
15 février ouvert au grand public